LE BAILLAGE BERNOIS D'AUBONNE (1701 -1798)
C'est à la suite de la vente de la Baronnie d'Aubonne à LL.EE. dans le courant de janvier 1701 par le marquis Henri Duquesne, qui finit ses jours dans la cité de Calvin, à Genève, où il mourut en 1722, que fut constitué le Baillage bernois d'Aubonne, division administrative de l'Ancien Régime en vigueur jusqu'au 24 janvier 1798, date de la Révolution vaudoise.
Le baillage bernois d'Aubonne érigé en 1701 comprenait le district actuel d'Aubonne, moins les villages d'Apples, Berolle, Bière, Mollens, St-George, St-Oyens et Bougy-Villars. Il comprenait par contre : Burtigny (dans l'actuel district de Rolle), ainsi que Chardonney (partie ouest de Bussy-Chardonney), Etoy, Lavigny et Yens, dans l'actuel district de Morges.
I. Les baillis bernois du Baillage d'Aubonne (de 1701 à 1798)
Les représentants de LL.EE. dans le baillage d'Aubonne (issus des familles patriciennes de Berne) étaient nommés en principe pour une période de 6 ans. Les baillis bernois en charge d'Aubonne furent les suivants :
Durée du mandat | Bailli en charge |
Durée du mandat |
LIEUTENANT BAILLIVAL EN CHARGE |
1701 - 1707 | Emmanuel BONDELI | ||
1707 - 1715 | Jean-Rodolphe TILLIER | ||
1715 - 1721 | Beat-Louis WILLADING | 1717 - 1738 | Gabriel-François BEGOZ (d'Esbons) |
1721 - 1726 | Nicolas FISCHER | Gabriel-François BEGOZ (d'Esbons) | |
1726 - 1733 | Rodolphe STEIGER | Gabriel-François BEGOZ (d'Esbons) | |
1733 - 1739 | Jean-Rodolphe DACHSELHOFFER | Gabriel-François BEGOZ (d'Esbons) | |
1739 - 1745 | Rodolphe-Frédéric FISCHER | 1739 - | Isaac-Michel BEGOZ (d'Esbons) |
1745 - 1751 |
Emmanuel MORLAT | ||
1751 - 1757 | Louis STURLER | ||
1757 - 1763 | Achille JENNER | ||
1763 - 1769 | Adrian KNECHT | ||
1769 - 1775 | Vincent-Bernard TSCHARNER | ||
1775 - 1781 | David GRUNER | 1778 - 1792 | Daniel BOINOD |
1781 - 1784 | Georg-Emmanuel de WERDT | Daniel BOINOD | |
1784 - 1790 | Abraham de GRAFFENREID | Daniel BOINOD | |
1790 - 1794 | Beat-Rodolphe de TAVEL | Daniel BOINOD | |
1794 - 1798 | Jean-Nicolas de JENNER |
II. Organisation judiciaire du Baillage
A. | Trois (3) cours de justice relevaient de
LL.EE. (Leurs Excellences de Berne) :
|
B. |
Quatre (4) justices relevaient des vassaux et étaient composées comme les précédentes : Yens, Lavigny, Chardonney et Ballens. De plus. ces justices remplissaient aussi le rôle de cours de fiefs. |
C. |
Il existait en outre 3 justices ayant moyenne et basse juridiction, à savoir celles de Trévelin, du Prieuré d'Etoy et d'Outard. Le baron de Montricher, le Seigneur de Bière et la famille Tronchin (à Lavigny) avaient aussi le droit d'établir des justices de même nature, mais n'en firent jamais usage. |
III. Cour baillivale
Elle était composée du Bailli, du lieutenant baillival, du secrétaire baillival, et enfin de 3 assesseurs.
Elle jugeait en cour d'appel des sentences de justice inférieure; les appels de la justice de Begnins, dont dépendait en partie Burtigny, étaient portés devant la cour baillivale de Nyon. Dans tout le pays, on appliquait le COUTUMIER DE VAUD (établi par le juriste Quisard).
Les relations entretenues entre les autorités locales et le gouvernement de LL. EE. n'allèrent pas sans donner lieu à quelques problèmes, parmi lesquels on citera les longs procès qui eurent lieu de 1713 à 1717 avec le bailli et LL. EE. et qui se terminèrent par l'obligation de payer 4'938 écus blancs de frais et dépens. Les archives locales ont par ailleurs conservé le souvenir de divers démêlés et procès des autorités locales et de la bourgeoisie avec les barons, les châtelains et les coseigneurs d'Aubonne, notamment ceux avec Henri Duquesne, dernier Baron d'Aubonne, et Gabriel Henri de Mestral de Vuillerens, qui furent longs et compliqués.
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