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IV. Parcellement du cimetière (1901) et constructions

 

Dans la seconde moitié du XIXème siècle, la Municipalité d’Aubonne dépose le 18 juin 1863 devant le Conseil communal un préavis municipal ayant pour objet le transfert du cimetière au Sud de la ville, près de l’actuelle zone industrielle de l’Ouriettaz. Le vieux cimetière du Poyet est alors désaffecté et reste comme tel jusqu’à la fin du siècle; sur le plan de 1867, la surface composant la parcelle est mentionnée comme pré, avec la précision qu’il s’agit de l’ancien cimetière .

Comme le montre le plan de parcellement du 24 avril 1901 reproduit ci-dessous, la surface de l’ancien cimetière (désaffecté en 1863) est divisée quelques trente ans après, soit en 1901, en 3 parcelles principales qui seront bientôt acquises par M. Henri Falconnier, ingénieur, M. Daniel Bartré et les Frères Chavannes, entrepreneurs à Aubonne, sur lesquels seront édifiés les trois immeubles toujours existants.

 

Ce plan est intéressant à plus d’un titre; on y remarque en particulier que les autorités communales avaient pensé de manière judicieuse à aménager la limite des nouvelles parcelles en conservant une bande de terrain de la partie Sud du cimetière formant bordure avec l’actuelle route cantonale, pour y aménager le trottoir actuel qui longe l’actuelle rue de Trévelin jusqu’à la chapelle catholique d’Aubonne.

 

Cette vue en élévation prise du Nord permet de situer visuellement les 3 immeubles édifiés en 1902 sur les parcelles offertes  à la construction par suite de la désaffectation de l'ancien cimetière en 1863/64. Il s'agit, de gauche à droite sur la photographie, des immeubles Chavannes, Bartré et Falconnier, du nom de leurs premiers propriétaires.

Il est intéressant de noter que ces constructions vont marquer, au début du XXe siècle, le départ de l'extension naturelle de la ville  hors des limites historiques de ses murs en direction de Féchy, qui sera concrétisée par des immeubles qui vont s'élever sur les parcelles des quartiers du Poyet, du Clos d'Asper  et du Chaffard, (alors propriétés pour l'essentiel des familles Crinsoz et de Mestral) et qui auront pour effet de modifier peu à peu l'aspect d'Aubonne tout au long du XXe siècle jusqu'à l'édification entre 1996 et 2000 des bâtiments des Vergers du Poyet et d'un parking aux Fossés-dessous sur l'une des dernières parcelles constructibles importantes  au centre du bourg.

 

 

La rue de Trévelin, qui tire son nom du hameau du même nom en direction de Féchy, est l'un des plus longues artères d’Aubonne, qui part de l'hôtel/café du Commerce pour finir à la hauteur du château de Trévelin. Dans la vue ci-contre, la portion N de la rue de Trévelin en direction de la ville d'Aubonne avec les murs des trois propriétés provenant du parcellement de l’ancien cimetière de la ville. L'autre côté de la rue est bordé par le mur formant limite avec la surface actuelle de la propriété du Clos d'Asper, acquise en 1701 par Gabriel-Henri de Mestral, Seigneur de Pampigny, dans la descendance duquel elle est restée jusqu'à nos jours.

 

 

 D'un style vraisemblablement inspiré par des villas du Nord de l'Italie, Henri Falconnier fit édifier en 1902 la "villa Beauséjour" sur la parcelle qu'il venait d'acquérir. Les travaux de construction, placés sous la direction de l'architecte Louis Dorier et exécutés par l'entreprise Paul Delay, de Nyon, furent terminés le 31 juillet 1902. Après avoir passé entre les mains de ses deux enfants par héritage, la propriété revint à Mme Jeanne Renaud-Falconnier, sa fille, qui la vendit le 9 février 1957 à M. Roger Lincio, négociant à Aubonne, dans la descendance duquel elle est restée. L'appartement du rez-de-chaussée a accueilli jusqu'en l'an 2000 un cabinet dentaire, exploité par différents dentistes successifs, dont MM. Pierre Estoppey, Pétignat et Philippe Debonneville, pour ne citer que les derniers. Lors du recensement des constructions de la ville d'Aubonne en 2000, l’immeuble a reçu la note 3.

 

L'immeuble voisin à l'ouest est la villa édifiée par Daniel Bartré en mars 1902 sur sa parcelle. Après avoir passé entre les mains de ses descendants (Georgette Bartré en 1930), la propriété est vendue le 15 octobre 1954 par Suzanne Martin-Bartré - qui l'avait reçue en héritage - à M. Jacques Vallon, alors notaire à Aubonne et député au Grand Conseil, qui y installa ses bureaux, et dont les héritiers sont toujours les actuels propriétaires. L’immeuble original fut rehaussé vers 1960 par une restructuration de la toiture. Par ailleurs, un garage avec place de desserte fut construit sur le devant de la parcelle après 1960.

 

 

L’immeuble Chavannes, construit sur trois niveaux avec combles, est contemporain des deux précédents (1902). Construit par les frères Chavannes, entrepreneurs à Aubonne, il a été conçu dès le départ comme un immeuble locatif comprenant des locaux commerciaux au rez-de-chaussée et des logements aux étages supérieurs, avec son côté "ordre contigu » non terminé sur sa face Ouest. Il semble que cet immeuble soit le seul à ne pas avoir connu de transformations extérieures importantes depuis sa construction. Signe de l’époque, on y trouve encore dans les corridors un carrelage à damiers noirs et blancs et dans les combles des briques provenant de la Briqueterie d’Etoy identiques aux matériaux utilisés dans la maison Falconnier précitée.

 

 

En raison de l’existence de l’ancien cimetière et du cheminement particulier de sources dans le pré de l’ancienne « parcelle Crinsoz » au Nord, les problèmes communs auxquels sont confrontés les propriétaires de ces trois parcelles sont les suivants :